Découverte-mag n°14

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La passagère de la cabine 116, chapitre 2 par Marie Gimeno

Vue sur Naples

Céline apprécie le café bien corsé, les viennoiseries et son habituel jus d’orange pressé, qui a le goût parfumé et sucré des agrumes italiennes. Elle observe discrètement celle qu’elle a pris pour sa cousine. Elle lui ressemble étrangement, mais paraît plus jeune. Elle apprécie ce moment privilégié où elle commence la journée, dégustant son breuvage préféré, écoutant de la musique douce, où elle réfléchit au déroulé de sa journée. Elle remercie intérieurement son mystérieux donateur. Elle ne connaît pas de personne dont le nom ou prénom débute par N. Elle ne connaît que peu de choses sur Pompéi. Elle se réjouit de découvrir ce site. Elle déambule dans le couloir, où se trouvent des bijoux, vêtements luxueux, si bien mis en scène. Elle les admire, mais son budget ne lui permettrait pas de s’offrir l’un d’eux Elle est coquette mais reste dans la mode classique mais sans ostentation. Elle a déjà tant de chance de se trouver dans ce luxueux bateau. Tout y est feutré, de la moquette, aux luminaires. Elle trouve enfin la salle de spectacle, les sièges confortables, la scène et son rideau. Un homme invite les passagers se rendant à Pompéi à le suivre. Tout le monde se dirige vers le flambant autocar bleu marine. Soudain, Céline a l’impression que le sol bouge sous ses pieds, elle se sent déséquilibrée. Heureusement cela ne dure quelques minutes. Cela n’a pas échappé au guide, qui lui explique que certains n’ont pas le mal de mer. Ils s’y trouvent très à l’aise, mais à peine accostés, ils éprouvent le ‘mal de terre’. Cela provient de l’oreille interne. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Effectivement, cette sensation a cessé. Avant de monter dans le car, les voyageurs doivent présenter la carte du paquebot qui permet de les identifier. Elle s’installe et constate que celle qu’elle avait pris pour Janine, ne fait pas partie de l’excursion. Elle a sans doute dû opter pour Capri ; cette île doit être très belle. Vite, elle ouvre le pli de couleur vert, qu’elle avait glissé dans son sac à dos. Pensant y trouver de la documentation, quelle n’est pas sa surprise de trouver une lettre de la même couleur. Elle la lit avec curiosité.

Céline,
Tu as remarqué comme tes vêtements sont assortis au coloris de ce pli. Cela rehausse ton teint. Excellent choix. Sais-tu que dans le langage des couleurs, cela signifie chance, espérance. Elle invite au calme, au repos, n’est-ce pas ce que tu recherches ? A Pompéi, les fresques ont été peintes en vert dit « pompéien  », les habitants l’ont décliné de multiples façons, bien après les Etrusques et les Égyptiens. Pour te souvenir de ce site, tu devras ramasser sur le sol, une pierre de la même teinte que la feuille manuscrite. Prends-en bien soin et surtout ne la perds en aucun cas. Sois vigilante. Bonne visite. Signé N.

Qui peut bien-être ce mystérieux épistolier ? Où va-t-elle trouver ce qu’il lui demande ? Elle aperçoit le Vésuve. Dire que les habitants ont vécu sans jamais soupçonner qu’il s’agissait d’un volcan. Ils le prenaient pour une simple montagne fertile, sauf au sommet, et y avait planté quantités de vignes. L’histoire raconte que des amours contrariées auraient entraîné des crime et injustices. Céline imagine que Vulcain, dieu des volcans révolté par les comportements des habitants du lieu a provoqué l’éruption, afin de les châtier de leurs multiples fautes. Arrivés au site archéologique, tous suivent le guide. Céline écoute attentivement les explications. Dire que Pompéi est resté enfoui pendant plus de mille six cents ans. Cette ville prospère et sophistiquée a été ensevelie par des mètres de cendres et pierres ponce appelées lapilli . Des constructions s’effondrèrent sous leurs poids. Pline le Jeune aurait décrit la catastrophe par lettre à son ami Tacite. Des explosions auraient eu lieu entre dix heures et midi, causant la panique des habitants, qui tentèrent de fuir. A treize heures , le bouchon de lave se répandit provoquant un nuage en forme de parasol emporté par le vent. Apparurent des « surges », cendres fines mêlées à des gaz. Elles pénétrèrent dans leurs poumons et les habitant moururent par asphyxie. Il n’y eut aucun survivant. Les archéologues mirent à jour en 1748, des ruines excavées, que nous pouvons visiter librement. Les fouilles continuent de nos jours, permettant de comprendre l’organisation de la cité et les habitudes de vie. Céline est émerveillée par l’érudition de ce jeune homme. Sans lui, cette visite ne lui aurait rien apporté. Les villes romaines étaient carrées. Les rues parallèles y débouchaient. Nous avançons dans des rues tortueuses, où ils avaient creusé des sillons afin de permettre la circulation des chars. Comme ces romains étaient intelligents et astucieux ! Des trottoirs existaient déjà, pour que les piétons puissent traverser, ils empruntaient des passages surélevés. On aperçoit encore les traces . Il y avait l’eau courante. Elle était acheminée depuis la source par des tuyaux de plomb vers la baie de Naples ,alimentant les thermes. Les habitants s’y rendaient pour se laver, se retrouver, discuter affaires. Il existait même des piscines et de nombreuses fontaines. Voici le forum où avaient lieu des célébrations, marchés et où était rendu la justice, Nous apercevons l’amphithéâtre où se déroulaient les combats acharnés des gladiateurs. S’ils sortaient vivants de ces jeux brutaux, ils pouvaient s’enrichir.

La maison Menandre appartenaient à de riches propriétaires. Elle était immense, au rez-de-chaussée il existait quarante chambres et autant à l’étage supérieur. Comme dans chaque maison, il y avait un atrium pour la récupération de l’eau et un puits permettant de la puiser pour les bains, qui à notre grande surprise était chaude . La maison débouchait sur un jardin entouré de péristyles. Au sol , il y avait de la mosaïque et aux murs aussi, sous forme de magnifiques fresques. Les grandes jarres permettaient d’y conserver le vin, les olives et les soupes. Nous avons pu visiter une boulangerie appelée » Maison des amants chastes », car elle est décorée d’une fresque représentant un couple s’embrassant légèrement. Nous pouvons voir, le moule, le pétrin et le four. Sur le mur sont écrits des chiffres romains, qui permettaient au commerçant de tenir ses comptes. Dans la société civile, quatre personnes sur dix, étaient des esclaves, prisonniers de guerres , travaillant pour des propriétaires, sans aucune rétribution. Au-dessus des porches de certaines maisons étaient gravés des symboles érotiques. Le moulage a permis de retrouver les positions dans lesquels les êtres et animaux se trouvaient au moment de l’éruption. Il a permis de préciser leur âge , taille, âge sexe au moment où la mort les a fauchés. Ici un chien, là un bébé dans un couffin à ses côtés sa mère. Cela est émouvant. Céline est ravie d’avoir appris autant de choses sur cette civilisation ; cependant, elle n’a pas vu le moindre caillou qu’elle doit rechercher. Elle est dubitative et se demande l’utilité de cette mission. Le groupe arrive dans une galerie couverte. Ce lieu est appelé le cryptoportique, nous précise le guide. Au centre se trouve une niche carrée vert et rouge à soubassement noir, qui abrite une statue qui représente Eumachia, consacrée par les Foulons. Ceux-ci avaient la charge des finitions de tissus bruts, les apprêter, nettoyer les vêtements, raviver les couleurs ou rendre au blanc son éclat . Cette corporation avait choisi comme protectrice de leur métier Eumachia ,fille de Lucius, prêtresse publique. Cet endroit n’a été découvert qu’en 1820. Il y subsiste des traces rouges et vertes. « Tiens !… enfin du vert sur mon chemin », pense Céline. Soudain, elle entraperçoit une pierre ovale, comme un médaillon sur le sol. A sa grande surprise, elle est du vert identique à la lettre de N.. Céline décide de s’en emparer. Elle doit se montrer discrète. Elle laisse s’éloigner le groupe et la ramasse subrepticement, la glisse dans sa poche. Elle se sent stressée et espère que personne ne l’a vue.

La visite touche à sa fin. Elle est enchantée, étonnée de connaître Pompéi. Quel miracle d’avoir retrouver cette cité enfouie ! Les visiteurs se dirigent vers la boutique. Elle achète une carte postale représentant Eumachia. Chacun reprend sa place dans le car. Au retour, Céline est épuisée et somnole. Les passagers ayant opté pour Capri arrivent au port en même temps. A la descente, l’accompagnateur remet à chacun sa carte de visite et rappelle qu’il convient de bien s’assurer que chacun a sa carte d’accès au bateau. Au moment où Céline contrôle si elle a bel et bien sa carte, elle fait tomber la pierre, sans s’en rendre compte. Lui parvient alors des cris d’une femme : « Voilà ce que je cherche vainement depuis ce matin. C’est vous, qui me l’aviez pris. ». Stupéfaite, elle se retourne et réalise que cette femme, ressemblant étrangement à sa cousine, l’accuse de lui avoir subtilisé ledit objet. Céline est sidérée. Elle n’y comprend rien. Lui revient à l’esprit les mots écrits par N. « Attention de ne pas la perdre. ». Incroyable. L’accompagnateur s’adresse à cette furie, lui demande si elle a une preuve attestant qu’elle en est propriétaire . Elle s’écrie que c’est un talisman transmis depuis des générations. L’homme semble sceptique. Ce caillou semble provenir du site archéologique. Il s’adresse à Céline, sévèrement : « Ne l’avez-vous pas pris dans une habitation ou monument d’où nous revenons ? ». Honteuse, Céline rougit comme une pivoine. « Avouez si c’est le cas, car il est formellement interdit d’emmener un quelconque objet de ce site archéologique, sous peine d’ennuis judiciaires. ». Baissant la tête, honteuse, elle confirme son soupçon . Il s’adresse alors à celle qui hurlait tout à l’heure et qui est désormais étrangement silencieuse. « Je ne sais pas pourquoi vous avez accusé injustement cette dame, mais en le voyant, j’ai tout de suite deviné votre mensonge et sa provenance » Dépitée, elle s’éloigne rapidement. Céline s’interroge aussi sur ce qui a motivé pareille réaction de cette inconnue. Elle sait que ce n’est pas Janine sa cousine, bien que la ressemblance soit troublante. Il y a visiblement un grand écart d’âge entre elles. L’homme lui demande de le suivre. Inquiète elle s’exécute sans mot dire. Il se dirige vers le paquebot, Céline sur ses talons. Il demande à parler au commissaire de bord, lui explique rapidement la situation. Il lui indique être obligé d’emmener sur le champ , la jeune femme aux services administratifs du site, avec l’objet du délit, pour tenter de trouver une solution à l’amiable. Il ne sait pas combien de temps, cela va durer. Le commandant de bord lui répond que le lendemain, le navire sera toute une journée et une matinée en mer. Le bateau restera à quai jusqu’au lendemain, neuf heures. Il lui communique son numéro de téléphone, pour le tenir au courant de la suite des événements.

Céline est terriblement inquiète. Quelle aventure ! Il l’entraîne dans sa vieille Fiat Mirafiori verte, décidément ce coloris la poursuit. Il roule à grande vitesse. Céline en est effrayée. Un silence pesant règne dans le véhicule. Lui absorbé par la conduite, elle, s’interrogeant sur ce qu’il allait advenir. Arrivés, le conducteur freine brutalement et lui demande de l’accompagner d’un ton sec. Elle obtempère. Ils pénètrent dans un bâtiment récent. Visiblement, l’endroit est austère, pas un bruit. Il est dix sept heures et les bureaux sont vides. Il la prie de s’asseoir sur une chaise dans le couloir. Il s’éloigne, la laissant seule avec ses interrogations. Elle ne sait même pas où il se trouve. Les minutes tournent inexorablement. Le temps d’attente lui paraît infini. Tic, tac, tic, tac, entend elle dans ses pensées. L’homme revient et lui ordonne, d’un air sombre de le suivre. Il frappe à une porte, une voix les autorise à rentrer dans son bureau. La pièce est stricte, pas de décorations, elle contient juste un bureau en bois, des sièges, des dossiers classés dans une armoire, un téléphone. L’employé a un visage fermé, des lunettes qui menacent de tomber à tout moment de son nez, pourtant proéminent. Elle s’assoit sur le bord du siège, se trouvant face au bureaucrate, prête à prendre ses jambes à son cou. Il l’interroge sur les raisons de ce vol. Gênée, elle ne peut pas lui dévoiler qu’elle avait été missionnée pour cela, d’autant qu’elle en ignorait la raison. Elle passerait pour folle. Elle sent l’énervement de son interlocuteur face à son silence. Évidemment, elle l’oblige à faire des heures supplémentaires. Il doit avoir hâte de rejoindre son foyer et fuir ce cadre impersonnel. Elle répond timidement qu’ elle ne savait pas ,ses yeux s’étaient portés machinalement sur cette jolie pierre et l’avait ramassé et emporté pour le plaisir. Elle ignorait que cela était interdit. L’homme lui récita l’article du règlement et lui détaillant la sanction. Elle devrait régler une amende mirobolante. Cela dépassait largement ses pauvres économies. Ses nerfs lâchent, trop de pression. Elle éclate en sanglots. Elle déclare entre deux hoquets, qu’elle est prête à restituer l’objet, car elle ne dispose pas de liquidités suffisantes. Eux, voient l’heure tourner et sont pressés d’en finir avec cette histoire. Ils lui suggèrent de l’acheter comme si elle était exposée en boutique. L’homme consulte son ordinateur et lui annonce le prix à payer. Deux cents euros : elle trouve l’objet bien onéreux. Mais si c’est le prix à payer pour classer le dossier ; elle accepte. Elle doit vérifier si cette somme est rangée dans son portefeuille. Hier, elle a retiré une somme conséquente . Ses idées sont si confuses après tous ces événements . Tremblante, elle ne retrouve pas son portefeuille, elle vide son sac à dos en totalité, sur le bureau. Lui parviennent les soupirs d’agacement des deux hommes. Cela ralentit ses gestes maladroits. Tout au fond, elle le découvre. Il semble la narguer. Décidément, elle aurait dû rester couchée ce matin ; ce n’est vraiment pas sa journée. Elle le saisit, l’ouvre, compte ses billets. Elle ne dispose que de cent cinquante euros, elle les compte et recompte devant l’air ironique des deux observateurs. A ce constat, des larmes coulent sans discontinuer sur ses joues. Eux aussi, savent désormais qu’elle n’a pas la somme demandée. Que va-t-il se passer désormais ? C’est un véritable cauchemar. Les deux italiens parlent dans leur langue. Elle n’y comprend rien. Cela dure un bon quart d’heure. Il lui propose un accord. Elle acquiert cette pierre maudite pour la totalité de la somme qu’elle détient contre reçu et pourra se considérer propriétaire de l’objet de sa convoitise. Soulagée, elle s’empresse de leur remettre ses billets. Elle se jure intérieurement qu’on ne la reprendra plus jamais à se mettre dans une telle situation, pour une peccadille. L’accompagnateur appelle le commandant de bord pour lui indiquer que l’affaire était terminée et qu’ils ne devraient pas tarder à arriver. Céline jette ses affaires dans le sac à dos, sans ménagement. Elle se dépêche, mais pas assez pour les deux observateurs. Le reçu en main, elle les remercie à contrecœur de leur compréhension, les salue et sort en trombe. Le chauffeur lui indique qu’il va la ramener au port. Elle n’a pas envie de refaire le parcours en sa compagnie, mais elle est si fatiguée qu’elle donne son accord du bout des lèvres.

On entend que le ronronnement du moteur. Les yeux mi clos, elle fait défiler les images de cette journée invraisemblable. Mais pourquoi, ne suit- elle pas les conseils indiqués sur les missives de ce mystérieux N. Dans la première, il lui avait demandé de moins parler et de prendre garde à Amsterdam. Elle n’en a pas tenu compte et a échappé à un enlèvement et à la prostitution. Dans celle d’aujourd’hui, il lui avait recommandé de prendre soin de la pierre et de ne pas la perdre. Elle l’a déposée négligemment dans sa poche et voilà le résultat. Elle n’est pas attentive aux mises en garde et cela lui attire des dangers. Tout de même ce N, semble bien la connaître. Mais qui est-il ou même qui est-elle? Au port, l’homme freine avec autant de brutalité que lors de son précédent parcours. La douceur n’est sans nul doute pas son fort. Il l’accompagne jusqu’au bateau. Le capitaine l’accueille d’un air réprobateur. Il lui propose de dîner dans la salle du restaurant. Elle décline son invitation en s’excusant . Elle est épuisée, ne rêve que d’une bonne douche et se coucher. Il l’approuve et lui souhaite une bonne nuit. Il lui indique qu’elle peut demander une collation à n’importe quelle heure de la nuit. Elle le remercie de son attention. L’ascenseur est arrivé, Céline s’y engouffre, son étage atteint, elle avance appréciant la douceur de la moquette. Elle rentre dans sa cabine, avec un plaisir intense. Elle ouvre la fenêtre, observe l’immensité de la mer. Quel bonheur ! songe- t -elle. Elle se déchausse avec un vif soulagement, balance avec amusement, ses baskets, comme quand elle était enfant. Ferme les yeux, s’abandonnant mais vite, elle se lève, se dévêt, le sommeil va arriver. Elle se glisse sous la douche, qui détend ses muscles. Céline observe les gouttelettes qui cheminent sur sa peau, la caressent, la lavent de toutes les émotions subies, ces dernières heures et lui apportent la sérénité. Elle étouffe un bâillement, à se décrocher la mâchoire. Elle saisit délicatement la serviette moelleuse , frotte frénétiquement son corps, puis le masse doucement avec son lait de corps, au parfum qui lui plait tant. Elle procède à un brossage des dents méticuleux, se démaquille et enduit son visage aux traits tirés, de sa crème de nuit. Elle sent son visage se détendre, se rafraîchir. Elle se glisse dans ses draps doux, yeux fermés, elle apprécie ce moment de volupté. Avant de s’abandonner dans les bras de Morphée, elle revoit la mine haineuse de ce presque sosie de Janine. Que lui a-t-elle pris de hurler pareilles sornettes ? Elle espère ne pas trop la rencontrer sur le bateau. Qu’importe la voici endormie, son corps posé en chien de fusil, son souffle régulier. Elle est enfin calme. A trois heures du matin, elle est réveillée en sursaut, par des cris. Affolée, elle sent son cœur qui cogne fort dans sa poitrine, allume la lumière, il n’y a personne. Tout est silencieux. Elle réalise que ce qui la réveillait, étaient ses propres cris. Elle venait de faire un horrible cauchemar, en lien avec la journée précédente. La furie , enfonçait la tête de Céline, dans l’atrium rempli à ras bord, la lui maintenait jusqu’à ce que ses poumons soient remplis et entraine sa mort, sous les rires hystériques de l’accompagnateur et de l’employé du site archéologique. Elle frissonne et commande un verre de lait chaud, sinon elle ne pourra pas se rendormir.

En attendant, elle reprend le livre sur une croisière à Londres. Le steward frappe à sa porte. Elle lui ouvre, il lui dépose un plateau argenté une tasse en faïence, un pot à lait, une cuillère et quelques biscuits. Il s’en va en lui souhaitant une excellente fin de nuit. Tout en lisant, elle boit lentement ce breuvage et grignote les délicieux gâteaux. Elle commence à ne plus comprendre ce qu’elle lit et la voilà repartie dans de doux rêves. Elle retrouve un repos paisible. Il est neuf heures, quand elle ouvre les yeux. Elle va en chemise de nuit, admirer le soleil qui se mire dans la mer. Elle respire l’odeur marine, ne pense à rien et laisse le bonheur l’envahir. Son estomac crie famine. Elle n’a pas envie de rejoindre la salle à manger. Elle demande un petit-déjeuner dans sa cabine. Elle regarde les dernières nouvelles à la télévision aux multiples chaînes puis se branche sur une chaine musicale. Le serveur apporte un plantureux petit-déjeuner. Céline qui se contente d’un café et une tartine beurrée, habituellement, est véritablement étonnée à la vue, de la corbeille de pains, de viennoiseries bien dorées, la confiture, le miel. Elle ne sait quoi choisir et décide de prendre un peu de tout. Elle écoute une chaîne de musique classique et se laisse emporter par Mozart. Elle se sent merveilleusement bien. Ce matin, elle prend le temps de vivre , profiter de ce moment de tranquillité, regarde la mer d’huile, pas une vague, les mouettes font un ballet dans le ciel. Tout est miel, douceur dans cette matinée débutante. Soudain, une question la taraude, pourquoi cette inconnue a-t-elle réagi aussi violemment à la vue de cette pierre ? Peut-être reçoit- elle les mêmes missives de ce mystérieux N. ? Peut-être n’a-t-elle pas trouvé l’objet à Capri ? L’apercevant chuté de sa poche, a tout fait pour le récupérer. Drôle de jeu, Monsieur ou Madame N. D’autant que cette femme à une ressemblance saisissante avec Janine, sa cousine. Allons, voilà mon imagination qui se met en marche. Ce ne sont que des coïncidences. Pas d’autres enveloppes pour aujourd’hui. Dire que le contenu de cette enveloppe l’avait entraîné dans des situations trop risquées. « L’idéal serait que cela cesse, se dit-elle. Il est déjà onze heures. Elle enfile sa petite robe bleue, comme le paysage qui l’entoure. Je vais aller me promener sur le pont, songe-t-elle, afin de m’imprégner de cette ambiance . Cet après-midi , j’irais à la piscine. Je m’installerai sur une chaise longue pour profiter du beau temps et poursuivrait la lecture du chapitre ‘ La cabine 17 ‘ de Sacha Guitry. Elle soupire d’aise à l’idée de ce moment.

Marie-Claire Allard.

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Marie-Claire GIMENO

Marie-Claire GIMENO habite Vincennes. Jeune retraitée d’une banque, du plus loin qu’elle se souvienne, elle a toujours aimé les mots. Cessant sa scolarité assez tôt pour des raisons économiques, elle prit rapidement conscience qu’il lui fallait se cultiver seule. Livres, magazines, journaux, émissions de télévision, de radio. Elle a participé pendant 3 ans à un atelier d’écriture où elle a pris beaucoup de plaisir.
Marie-Claire a beaucoup voyagé en Europe, privilégiant le tourisme indépendant. Le but étant de découvrir par elle-même l’aspect culturel et artistique, la géographie et la partie historique des lieux, tout comme leurs paysages, leur parfum et leur gastronomie. Elle s’est le plus possible intégrée à la vie des habitants, participant aux fêtes, cérémonies et expositions. Tout cela pour décrire au mieux ses impressions de voyages et vous proposer, chères lectrices et chers lecteurs, des chapitres à notre roman évolutif.

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