Je nage dans l’eau salée de la mer Rouge, en Égypte, dans un lieu de toute beauté: la baie de Sataya.
(1er épisode)
Vibrer à l’unisson avec les dauphins, les coraux et tous les éléments de la nature…une véritable connexion avec notre cœur. C’est un lien unique… une rencontre magique…que je partagerai avec vous en trois épisodes. Voici le premier.
En haute mer, un sentiment de vulnérabilité m’envahit, nous sommes si peu de choses face à cette immensité marine où, en surface, scintillent les ondes cristallines. Parée de palmes, masque et tuba, les émotions s’entremêlent. Tout d’abord l’excitation de voir des dauphins dans leur milieu naturel, puis une appréhension et enfin…la fascination! J’observe le fond sablonneux, l’eau est tantôt claire, tantôt trouble. Les voilà, ils arrivent. La silhouette d’une quinzaine de dauphins spinner « au long bec » nageant dans notre direction.
Au préalable, ils nous scannent tour à tour avec leur sonar, puis décident de s’approcher de notre groupe. Assez près, parce qu’ils nous font confiance, mais respectent une certaine distance. Nous avons la consigne de ne pas les toucher, car nous pourrions leur transmettre des germes humains qui pourraient les infecter. J’entends ma respiration, au départ, haletante, stressante. Je constate qu’à la vue des dauphins, ma longueur d’ondes s’accorde avec la leur, et ma respiration se calme, puis ralentit… Ces cétacés dont le poids peut aller jusqu’à 200 kg avec une longueur d’environ 2 mètres, m’impressionnent par leur présence et par leur forme. Mais je suis séduite par leur grâce. Tout en élégance, ils nagent d’une manière chorégraphiée qui leur confère à la fois individualité et leur place au sein de la communauté. Ils nagent en toute complicité. L’harmonie se ressent dans leur clan et me procure à la fois un sentiment de ravissement et d’apaisement. Ils m’offrent leur compagnie joyeuse et aimante.
Une connexion s’établit
Je chante pour eux, ils entendent mon chant et se dirigent vers moi, cela m’émeut.
Une connexion s’établit, maintenant et pour la vie. Est-ce de la télépathie? Lorsqu’ils tournoient autour de moi, les dauphins semblent faire écho à mon enfant intérieur. Je suis enthousiasmée, émerveillée, voire impressionnée.
Mon corps vogue au gré des vagues. Je suis en paix. Entre ciel et mer, j’ai la sensation d’être en intégrale communion avec la faune et la flore sous-marine, la terre et l’univers. Un profond sentiment de joie m’envahit. Je suis à cet instant, dans la gratitude, et la plénitude du moment présent.
La naissance d’un delphineau
Les dauphins s’accouplent régulièrement. Et lorsqu’un delphineau naît, nous observons d’abord son arrivée par la queue (la caudale), puis le reste du corps. Immédiatement, les tantes dauphines élèvent le delphineau à la surface pour lui permettre de prendre sa première inspiration.
Dès lors, la maman nagera en tandem avec son petit pendant un mois, afin de l’accompagner vers l’apprentissage d’une autonomie progressive. Cette technique de « nage en échelon » permet au delphineau, dont les nageoires ne sont pas encore toniques, de se mouvoir en permanence en profitant du mouvement de l’eau induit par la mère et d’économiser ainsi son énergie.
L’acoustique des dauphins
Les dauphins émettent des sons qui servent à leur communication. Mais également à l’écholocation de leurs prédateurs. Pour respirer, ces cétacés émergent à la surface de manière spectaculaire : la plupart des dauphins sautent hors de l’eau et amerrissent, engendrant un bruit que l’on enregistre à plus d’un kilomètre sous l’eau.
La présence delphique est bénéfique pour l’humanité
L’observation des dauphins dans leur milieu naturel, nous plonge doucement vers une forme de méditation. Leur liberté, bienveillance, et solidarité nous interrogent sur nos modes de vie en société.
Nager avec un animal sauvage décuple le sentiment qu’il existe un lien profond entre l’homme et toute la création. Il nous rend humble, résilient, conscient de l’immensité et de notre fragilité. Ce mammifère issu des mers nous invite à découvrir la conscience qui émerge de nos profondeurs, celle qui nous relie à nos vraies valeurs.
Le respect de toute forme de vie sur terre associée à des relations humaines, saines et sereines. Bien que dans l’Antiquité, cet animal était considéré comme sacré, il n’en demeure pas moins qu’à notre époque, il occupe une auguste place dans le règne animal.
